Portrait de femme - Cécile

Portrait de femme - CécileA l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars, une exposition "Côté Pile/Côte Face" révèle des femmes de l'UBS. Rencontre avec Cécile Leroux.

Quel est votre parcours ?

Un peu chaotique. J’ai eu un bac ES et continué par une première année de sociologie. Mon but était de devenir éducatrice spécialisée pour lier l’éducation à l’environnement et le handicap. Je voulais travailler dans le médico-social.


Finalement, je suis partie faire un BTS Gestion et Protection de la Nature au lycée de Kerplouz. Cela m’a ensuite permis de devenir guide naturaliste en Bretagne. J’ai exercé ce métier pendant 4 ans, d’abord en Bretagne puis en Baie de Somme, et en Charente Maritime.


Ensuite, j’ai eu un accident de travail et je me suis demandée comment je pouvais faire avancer mon CV sans bouger physiquement. J’ai pensé à la reprise d’études et me suis tournée vers la licence de Biologie Générale de l’UBS, parcours Sciences de l’Environnement. Une continuité par rapport à mon cursus précédent.

Quels sont vos principales missions ?

Par rapport à mon métier de guide naturaliste, j’en ai trois :

 

 

 

  • Mieux connaître son environnement pour mieux comprendre et mieux partager ensuite avec le public ses connaissances
  • S’imprégner du territoire géologique et géographique, des espèces, de la richesse du littoral, des interactions homme-nature
  • Protéger également les ressources, l’homme car quand il prend soin de son environnement, il prend soin de lui aussi.

Quelles sont selon vous les principales qualités de votre métier ?

Trois mots clé définissent selon moi mon métier :
L’observation pour être à l’écoute du territoire. Cela concerne à la fois les espèces et les espaces naturels.
L’écoute car il faut être disponible pour son public qui est très varié
La pédagogie car il faut être capable de s’adresser à tout le groupe, à tout type de public et savoir adapter son langage et ses connaissances. En un mot, savoir s’adapter.

Votre quotidien c’est quoi ?

J’ai 4 grands aspects dans mon travail. La veille documentaire c’est-à-dire que je réalise des bibliographies pour comprendre un espace. Ensuite, la recherche sur le terrain (inventaire, observation). L’accueil du public et enfin, la valorisation (visite guidée, éducation à l’environnement avec des scolaires).

Qu’auriez-vous aimé faire si vous aviez pris une autre voie ?

Mon rêve depuis le départ, c’était de devenir éducatrice spécialisée et plus spécifiquement orienté vers les personnes en situation de handicap.Sinon, peut être un métier en lien avec la pâtisserie car j’adore ça !

Quelles sont vos plus belles réussites ?

Je ne sais pas du tout ! Côté personnel, peut-être l’écriture de pièces de théâtre.Ma dernière pièce montée date de 2013 et a été présentée à Redon, Rennes et Bain sur Oust. À une époque, j’ai aussi tourné en concours complet d’équitation. J’adorais le cheval et je suis allée jusqu’au niveau d’amateur 2 grand prix.

Qu’est-ce qui vous émeut ?

Côté professionnel, un souvenir qui m’a marqué : l’apprentissage du baguage des oiseaux et leur suivi. J’ai en tête l’exemple d’un « Phragmite des joncs » qui venait de Norvège que j’ai contrôlé et revu 1 an après. Il était passé entretemps par le Sénégal entre les deux destinations. Ce qui m’a émue, c’est le contact avec l’oiseau, le tenir dans mes mains, de sentir son coeur qui bat et d’accueillir son regard. On se sent toute petite et en même temps si responsable !

Qu’est-ce qui vous fait sourire ?

Tellement de choses ! Quelque chose d’infaillible, les lumières rasantes du soir ou du matin m’enchantent littéralement. Et la connivence, immanquablement !

Quel est votre plus vilain défaut ?

J’en ai beaucoup ! Ce serait dur d’en faire un best-of !

Le livre ou l’objet que vous apporteriez sur une île déserte ?

Une paire de jumelles et un guide ornithologique. On ne se refait pas !

La place des femmes ?

Dans le monde scientifique, notre place n’est pas évidente. On m’a refusé un poste de technicienne car on a estimé que je n’étais pas capable de tenir celui-ci sur le plan physique alors que j’avais réussi tous les tests de connaissance. Donc je trouve qu’à compétence égale, lorsqu’on est une femme, il n’est pas toujours facile de se faire entendre et respecter. Il faut continuer d’affirmer la place des femmes sans tenir compte des préjugés. J’ai la chance d’appartenir à une génération qui voit le regard de la société évoluer vis-à-vis des femmes.